vendredi 20 novembre 2015

Notre projet pour la politique scientifique : déclinaisons opérationnelles

La gestion des années antérieures n’a pas permis de répondre à plusieurs des remarques formulées par l’AERES en 2012 à propos de notre université. Notre premier travail est donc de mettre en œuvre une politique scientifique qui réponde à ces attentes de notre tutelle, remédie à ces points faibles et dysfonctionnements, et s’attaque à quelques grands chantiers prioritaires:

Faire de notre université un lieu de développement et d’innovation : nos compétences scientifiques au service des attentes des acteurs socio-économiques

Pour cela, plusieurs moyens sont envisagés :
  • Obtenir la création de chaires d’excellence avec des entreprises et en particulier de grands groupes. Certains (Total) sont déjà partenaires de chercheurs de notre université. D’autres (AXA sur la thématique des risques) organisent chaque année des appels d’offres/ concours.
  • Développer une recherche au service des territoires et des utilisateurs finaux des produits de la recherche de l'université dans le cadre de living labs. Il s'agit de "place l’usager au coeur du dispositif afin de concevoir et de développer des produits et/ou des services innovants répondant aux attentes et besoins de la société. Ainsi la pertinence du service ou produit créé est plus importante une fois que le besoin est très précisément défini grâce à la participation de l’usager, et que ce dernier ait également été impliqué dans les phases de conception et de test. Les living labs contribuent donc à l’émergence d’un nouveau système d’innovation où les utilisateurs/citoyens ne sont plus de simples consommateurs mais deviennent acteurs et contributeurs" (Association France Living Labs). Pour l'UAPV, l'objectif sera d'inscrire cette action/implication de recherche au sein de son territoire avec ses partenaires et de faire labelliser cette action au sein d'ENoLL (« European Network of Living Labs »), via l'association française "France Living Labs ».
  • Donner plus de place et de visibilité aux entreprises partenaires, et en particulier aux entreprises donatrices (fondation), sur le site internet, via l’organisation de journées entreprises-chercheurs, via des appels à projets spécifiques, pluridisciplinaires lancés par les structures fédératives de recherche, sur des thématiques locales en partenariat avec les acteurs socio-économiques et les collectivités territoriales, p. ex. le Rhône, les risques. En bref, promouvoir des projets montés et réalisés en partenariat avec des personnes du monde industriel, institutionnel et/ou associatif de la ville, du département ou de la Région.
  • Impliquer les étudiants dans ces projets collaboratifs avec des acteurs du monde socio-économique - que ce soit des entreprises ou des musées-, via des espaces de « co-working », l’aide à la création de jeunes équipes scientifiques, mais aussi de junior entreprises.
Faire rayonner notre université en valorisant les réseaux de recherche et de développement dans lesquels elle est insérée
  • Des réorganisations internes (Maison de la recherche/ maison de l’international) nous permettront d’impulser une nouvelle dynamique, et d’aider les collectivités territoriales et les acteurs à obtenir des financements européens (programmes InterReg), mais aussi à nous développer avec des financements européens (FEDER, p. ex.). 
  • Soutenir les réseaux scientifiques déjà existants, dans le cadre du projet de site universitaire Provence-Méditerranée, p. ex. l’inclusion du centre N. Elias dans le LabEx Med, le réseau FRUMAM (FR CNRS) en maths, l’OSPO PACA (observatoire socio-politique) entre l’université d’Avignon et l’IEP d’Aix. Nous appuierons les initiatives allant dans le sens d’un développement équilibré de ces réseaux à l’échelle de la région.
  • Contribuer à la labellisation internationale des territoires et des collectivités territoriales, par exemple « My city is resilient » (nations-Unies, UNISDR).

Le programme détaillé de politique scientifique :

Notre priorité sera de renforcer les deux axes de développement scientifiques Agro & sciences et Cultures, patrimoines, sociétés numériques, afin d’être reconnus plus clairement dans le paysage national et international, y accueillir nos équipes de recherche et y adosser des formations novatrices et de qualité dans un plan d'actions stratégique et pluriannuel. L’équipe dirigeante doit être à même de représenter cette recherche dynamique et porteuse.

Au-delà des grands chantiers prioritaires présentés ci-dessus, notre politique scientifique permettra de travailler de façon plus efficace, en répartissant les efforts avec plus d’équité, et en donnant à chacun une meilleure reconnaissance de son établissement.

Mieux soutenir nos chercheurs et nos unités de recherche: travailler autrement
  • Simplifier la gestion administrative des équipes de recherche. La délégation de signature aux responsables d’unités la plus large possible, ce qui implique d’alléger les processus de contrôle dans les prises de décision, notamment par des doyens déjà surchargés de travail: exemple des ordres de mission sans frais. cartes bancaires professionnelles pour des laboratoires, recrutement de vacataires de recherche ou de post-docs après accord des services concernés (DFCG, DRH).
  • Impulser une nouvelle dynamique: développer l'ingénierie de projet, de façon adaptée. On ne peut continuer à inventer de nouveaux outils et des procédures supplémentaires (type pléiade web), sans une concertation large et réelle, avec une évaluation pragmatique des besoins et des moyens. 
  • Les moyens de la concertation: réunir, environ deux fois par an, un comité des directeurs d’unités et/ou les responsables de groupes de recherche, autour de thèmes précis.
  • Plus d’équité pour plus d’efficacité. Définir collectivement les moyens – bureaux, matériels, financements- alloués aux équipes, en réalisant un état des lieux. L’objectif est de mieux accompagner chaque chercheur. On souhaite procéder dans le même esprit pour la gestion administrative de la recherche: l’idéal doit être un gestionnaire par groupe de recherche et/ou par unité. Les équipes doivent pouvoir obtenir des cartes bancaires professionnelles, notamment pour les projets financés.
  • Plus d’équité dans la reconnaissance des efforts de chacun: une meilleure reconnaissance de la recherche appliquée, en particulier pour les collègues investis dans des programmes avec des entreprises. Ils doivent bénéficier des mêmes décharges horaires et avantages que les porteurs de projets type ANR. La contre-partie est le prélèvement par l’université d’un montant équivalent, en pourcentage, aux préciputs ANR sur les fonds alloués à ces programmes.
  • Conforter la maison de la recherche, renforcer ses moyens, et redéfinir ses missions. Cela implique notamment de réduire le délai de signature des conventions, de diffuser les informations, notamment les AAP internationaux, en fonction de nos domaines d’excellence et des demandes des équipes transmises par les directeurs d’unités. Le principe selon lequel le responsable de la maison de la recherche est, de droit, invité à chaque réunion de la CR vaut d’être rappelé.
Permettre à chacun de pouvoir s’associer à nos structures fédératives.
  • Les deux axes de développement de notre université sont relativement souples et ouverts: il ne s’agit pas de les imposer. On fera en sorte de faciliter l’appropriation.
  • Permettre à chacun de s’associer, s’il le souhaite, à nos structures fédératives : Agorantic et Tersys. Nous soutenons les entrées des chercheurs qui en font aujourd’hui la demande: d’ICTT (EA) à Agorantic, et de l’UMR Emmah à Tersys. À l’avenir, nous appuierons les chercheurs qui souhaitent les rejoindre. Nous soutiendrons aussi les discussions qui permettront d’affirmer le caractère fédérateur et d’enrichir les programmes scientifiques des deux (S)FR, tout en gardant une définition précise des objets/phénomènes. Nous soutiendrons enfin un élargissement de leurs instances si cela est souhaité par les chercheurs. Les recherches pluridisciplinaires, en lien avec les deux axes, doivent être encouragées, sans perdre nos spécificités.
  • Transparence et adaptation: donner une information enrichie et accessible sur les financements doctoraux et les résultats des appels à projets. Cela vaut aussi bien pour les AAP et contrats alloués par les deux structures fédératives, que pour les autres contrats, attribués après classement par la CR. Une page spécifique leur sera dédiée sur le site de l’université, avec une saisie des informations réalisée par la maison de la recherche et la secrétaire des deux (S)FR. 
  • Un pilotage à taille humaine: promouvoir la concertation entre écoles doctorales, collège des études doctorales, (S)FR et directions des unités. Sans multiplier les réunions, on peut néanmoins prévoir une discussion annuelle, associant les enseignants-chercheurs et chercheurs responsables, ainsi que les responsables administratifs.
  • Faire davantage participer les étudiants (CMI, master, doctorat) à la vie scientifique des fédérations de recherche: créer, p. ex., des AAP réservées aux doctorants, et accompagner la création de jeunes équipes.
Renforcer nos partenariats et contribuer au développement de notre territoire
  • Mener un dialogue responsable avec tous les organismes partenaires, en matière de recherche et de valorisation: définir une politique plus dynamique avec les organismes (CNRS, INRA) et les grands établissements (EHESS). D’autres établissements ont vocation à travailler en partenariat avec nous. Ainsi, il est souhaitable de négocier avec l’INRIA, institut national de recherche dédié au numérique, en vue de futurs partenariats.
  • Ce dialogue responsable vaut aussi, concrètement, pour la délégation de signature aux directeurs d’unité, quand ceux-ci sont des chercheurs de grands organismes, qui ont signé une convention cadre avec l’université d’Avignon (INRA, CNRS, EHESS), et dont la nomination a été approuvée par notre université. Cette politique de site doit s’entendre dans un territoire large: le rôle moteur de l’université d’Avignon en soutien au LSBB, UMS CNRS (InSU) à Rustrel, est essentiel.
  • Encourager l’innovation et le transfert de technologies au sein du LSBB, de la plate-forme d’éco-extraction de Valréas, de la plate-forme 3A (Agroparc, Agrosciences, Abeilles). Favoriser le développement de ces projets en lien avec les acteurs socio-économiques - comme les deux LabCom financés par l’ANR à Agroparc - permet de répondre aux attentes des acteurs et de contribuer au développement de notre territoire.
  • Consolider nos relations avec les pôles de compétitivité et élargir ce réseau. Si notre place au sein de la SATT Sud-Est est essentielle, il nous importe aussi de consolider notre présence dans les pôles de compétitivité avec lesquels nous travaillons déjà, comme Terralia et ICP. Nous encouragerons la participation à d’autres pôles de compétitivité, comme Ea-Ecoentreprises, Safe et SCS. 
  • Renforcer nos relations avec les associations et les collectivités territoriales, notamment dans le domaine culturel et de la valorisation de la recherche. Des liens forts existent à Avignon, mais aussi dans plusieurs autres points du Vaucluse et, plus largement, de notre territoire (ainsi à l’Isle sur Sorgues ou à Carpentras). Ces collaborations doivent être soutenues de façon volontariste, de façon notamment à les rendre plus visibles aux yeux du public. 
  • Maintenir notre politique volontariste de diffusion de la culture scientifique auprès du public (fête de la science, café des sciences, université populaire, Maths en Jeans…), importante pour l’image de l’université et des EC à l’extérieur. Affirmer que cette activité doit être reconnue dans le carrière des EC, notamment dans les critères d’avancement au plan local.
  • Un vice-président délégué à la valorisation de la recherche sera nommé pour contribuer à remplir ces objectifs. Il sera rattaché à la commission de la recherche du conseil académique.
Soutenir la recherche internationale
  • Développer les activités de recherche internationale, qui constituent l’une de nos missions de service public. On souhaite en particulier s’inscrire pleinement dans l'Espace Européen de la Recherche et de la Technologie. Renforcer et diffuser les aides à la mobilité entrante et sortante de chercheurs et des étudiants.
  • Mieux diffuser les informations et accompagner les recherches de consortiums internationaux, le montage et la gestion de projets internationaux financés et inciter à la création de groupes de recherche européens/internationaux (GDRE/I) et de laboratoires internationaux associés (LIA) avec le soutien du CNRS ou d’autres organismes de recherche.
  • Définir collectivement, lors de débats annuels associant la CR, la maison de la recherche et celle de l’international, les zones géographiques où les partenariats sont en essor, mais aussi ceux où ils peuvent être développés. On pense, p. ex., aux coopérations avec l'Afrique du Nord, qui nous envoie beaucoup d'étudiants mais où les programmes scientifiques sont peu nombreux.
  • Aider les chercheurs et enseignants-chercheurs à donner une autre dimension, pédagogique, à leurs projets internationaux de recherche, avec la création d’accords pédagogiques (Erasmus) et de formations internationales co-habilitées, que ce soit au niveau master ou au niveau doctoral.
  • Dynamiser la maison de l’international, dont on souhaite fortifier les moyens (un poste de directeur à pourvoir) et les missions. Ces missions relèvent aussi de notre politique scientifique, au titre des aides à la mobilité, mais aussi d’aides à la traduction que l’on veut créer, sous forme de guichet unique à mettre en place en soutien aux chercheurs. Cela passe enfin par une modification du site internet, avec des pages en anglais à destination des étudiants et collègues non francophones.
  • Le vice-président délégué aux relations internationales aura pour tâche de contribuer à remplir ces objectifs. Il sera invité de plein droit à la commission de la recherche du conseil académique.
Un meilleur pilotage des institutions au service de la recherche, de la valorisation et du développement culturel
  • Redéfinir les missions, les moyens et le mode de fonctionnement de la fondation. Il importe de lui donner une place plus claire, à elle ainsi qu’aux donateurs. Valoriser les entreprises partenaires, et en particulier celles qui consentent un effort financier à la fondation, passe par un aménagement du site internet, et des invitations à des manifestations universitaires (midi sciences, p. ex.). Cette plus grande visibilité vaut aussi pour la transparence financière, qui est de règle pour la fondation, comme pour toutes les institutions publiques.
  • Un pilotage concerté et collectif des projets d’intérêt général. Certaines opérations récentes, comme la villa créative Supramuros financée par notre CPER, ont été négociées sans concertation préalable avec la communauté scientifique. Ces projets ne rencontreront le succès qu’en étant mis au service de l’ensemble des chercheurs intéressés, de façon transparente.
  • Mieux coordonner les relations entre l’université et la bibliothèque universitaire, en ce qui concerne le référencement des publications des chercheurs, enseignants et enseignants-chercheurs, mais aussi les relations avec les unités de recherche. Enfin, nous souhaitons appuyer tout ce qui fera de la BU un acteur du développement culturel, notamment les expositions et les partenariats avec des bibliothèques municipales.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Tous vos commentaires sur notre projet sont les bienvenus